dimanche 28 avril 2013

Un smartphone ne remplace pas un médecin

 

Les applications santé que vous téléchargez sur vos téléphones ne sont pas fiables. Mieux vaut un rendez-vous chez le médecin.
Une très large proportion des utilisateurs de téléphones portables possèdent un smartphone. Ces téléphones mobiles polyvalents, nous offrent la possibilité de télécharger des dizaines de milliers d’applications : jeux, réseaux sociaux, médias, logiciels photo. De plus en plus, les usagers téléchargent des item dans le domaine de la santé et du diagnostic médical. Pour les professionnels de santé, c’est un grand sujet de préoccupation.
Beaucoup de dermatologues américains s’inquiètent du développement d’applications dédiées au dépistage du mélanome. Cela peut paraître curieux, tant il est important de sensibiliser le plus large public possible aux dangers de ce redoutable cancer de la peau.
UN DÉPISTAGE PEU FIABLE
Une équipe américaine de la Pittsburgh School of Health Sciences a testé quatre applications destinées à dépister les mélanomes. Développés pour le grand public, ces systèmes « analysent » les photos transmises par le patient. Les chercheurs ont donc soumis 188 images de grains de beauté à ces différentes applications. En parallèle, ils ont demandé à des dermatologues expérimentés d’étudier les mêmes photos.
Le résultat de cette confrontation est édifiant. En effet, les applications pour smartphones ont rendu de nombreux diagnostics erronés. 30% des naevi (grains de beauté), dont les dermatologues ont établi qu’ils étaient des mélanomes, ont été jugés bénins par 3 applications sur 4 !
DES APPLICATIONS ATTRACTIVES
« S’appuyer sur ces applications mobiles au lieu de consulter un médecin peut entraîner un retard dans le diagnostic et, à terme, dans la mise en œuvre d’un traitement », soulignent les auteurs. « Il est essentiel que les utilisateurs de ces outils ne leur accordent pas le même crédit qu’à une consultation médicale ». L’inquiétude soulevée par ces pratiques de plus en plus courantes est encore augmentée par le prix dérisoire de ces applications. D’autant que le délai pour obtenir une consultation dermatologique en France est parfois supérieur à 6 mois sauf si l’on explique au secrétariat du médecin que l’on a observé « une drôle de tâche ».
DERMATOLOGUE : UN VRAI METIER
Pourtant comme le rappelle cette étude, le dépistage du mélanome ne s’improvise pas. Les dermatologues sont formés et capables de distinguer un grain de beauté bénin d’un autre naevus, qui sera malin. Mais le diagnostic n’est pas toujours évident. La preuve, des outils ont été développés pour aider les spécialistes dans leur travail.
Le dermatoscope, par exemple, constitué d’une lentille grossissante et d’une source de lumière, « permet une visualisation in vivo et non invasive (donc totalement indolore) de structures cutanées épidermiques, dermo-épidermiques et dermiques, accessibles ou non à l’œil nu », indique la Haute autorité de santé (HAS).
BIEN SURVEILLER SA PEAU
Le mélanome est un cancer de la peau favorisé par l’exposition au soleil. La pigmentation cutanée ainsi que le nombre de grains de beauté constituent également des indicateurs importants. « La fréquence du dépistage des cancers doit être évaluée avec son médecin traitant ou son dermatologue. Pour les personnes les plus à risque, il est recommandé d’effectuer un auto-examen de sa peau régulièrement et de se faire examiner par un dermatologue une fois par an », rappelle l’Institut national du cancer (INCa). Chaque année, 5.000 à 6.000 nouveaux cas de mélanome sont diagnostiqués en France.


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